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Paris 2024 : Ousmane Yattara, faiseur de hot-dogs pour nourrir les 70 000 spectateurs du Stade de France

Dès l’ouverture des portes des sites olympiques, quelle que soit l’heure, les buvettes sont prises d’assaut et les spectateurs repartent avec boissons et hot-dogs. A Saint-Denis, il y a une soixantaine de points de restauration situés dans l’enceinte du Stade de France pour servir les quelque 70 000 personnes présentes à chaque session. Les deux premiers jours des Jeux, les 24 et 25 juillet, pour les matchs de poule du rugby à 7, la demande a été telle que les files d’attente étaient interminables et, pire, les vivres sont venus à manquer une fois le soir venu.
Derrière le comptoir de la buvette numéro 601, Ousmane Yattara, tablier noir et charlotte blanche sur la tête, « n’a jamais entendu ça ». « Je n’ai jamais senti qu’il n’y avait pas assez à manger », continue le préparateur de commandes de 36 ans. Lui fait partie des équipes du matin de Boire et Manger – l’opérateur restauration grand public de Paris 2024. Son travail ? Faire les hot-dogs, des centaines de hot-dogs, de 6 heures à 14 h 30. « Il faut faire chauffer les saucisses, le pain, puis rajouter les condiments. Ensuite, on emballe et on donne aux vendeurs qui servent les clients », explique simplement Ousmane.
Dans sa buvette, il travaille avec un autre préparateur de commandes et cinq vendeurs, qui sont pour la plupart étudiants. Le rythme, qui varie selon les arrivées des spectateurs, est souvent soutenu : « On peut faire 2 à 3 cartons de 25 pains par mouvement. » Dans les moments calmes, entre deux mouvements, il a parfois le temps de faire une petite pause, de vingt minutes maximum. En général, il amène son propre sandwich pour déjeuner – « même si parfois ils nous donnent des sandwichs ou de l’eau ». « Si on a le temps, on peut aller voir un petit bout des épreuves », se réjouit l’ancien joueur professionnel de football en Guinée.
Arrivé en France en 2013, après une saison en deuxième division grecque, Ousmane n’a pas pu poursuivre dans le football, à cause d’une blessure. Il habite aujourd’hui à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), à vingt minutes de RER du Stade de France.
La restauration n’est pas son métier de prédilection. Ousmane travaille principalement comme agent de sûreté aéroportuaire à Roissy-Charles-de-Gaulle, où il est au contrôle des bagages. Mais sa carte professionnelle est arrivée à échéance et il doit suivre une formation pour la renouveler. En attendant, il multiplie les petits jobs : cariste, agent d’accueil, etc.
Ousmane a été recruté comme préparateur de commandes pour la restauration en intérim par Crit, d’abord sur le tournoi de Roland-Garros puis au Stade de France, le temps des JO, du 22 juillet au 9 août. A son arrivée, il a travaillé « au labo » pendant une semaine : « Tous les sandwichs qu’on mange ici, on les fait là-bas, en bas du Stade de France. » Trois équipes d’une dizaine de personnes se relaient jour et nuit dans les sous-sols du stade pour préparer tout ce qui est froid.
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